Le jour d'après.
D'après mon dernier jour. D'après le vôtre.
Peut-on passer commande? Non bien sûr, sinon j'aurai opté pour un beau soleil radieux.
Et de l'intelligence coulant du ciel comme une lumière de saint-esprit sur la tête de chaque humain.
Mais le jour d'après sera sûrement la continuité du jour d'avant, avec de la tristesse et des tracas autour de mon absence. De la vôtre.
Nous ne verrons sans doute pas ce monde heureux. Nous n'aurons pas connu l'école du bonheur, la ville jardin, l'économie du don, ni
ce jour d'épaule nue où les gens s'aimeront
ce jour comme un oiseau sur la plus haute branche.
Merci Louis.
Les bijoux brillent autour du cou des filles, l'alouette fait du sur-place. Et puis ces quatre vers pour finir:
C'est un rêve modeste et fou
Il aurait mieux valu le taire
Vous me mettrez avec en terre
Comme une étoile au fond d'un trou.
*
Au lever du soleil, la lune brillait comme la tonsure d'un moine. Marrant, mais ce n'est qu'une comparaison, cette figure de style un cran en dessous de la métaphore qui elle-même n'est pas sans faiblesse. Bon, ne boudons pas la réthorique, cette lune était particulièrement esthétique: rebondie comme la jeunesse d'une fesse...
Parmi ces jours derniers, il y a eu le 29 octobre, date de la mort de Georges Brassens. On peut s'en battre ou trinquer à sa mémoire. À cette époque j'avais une petite amie prénommée Colette. Nous avions appris la nouvelle ensemble, chez ses parents, devant leur télé couleurs. Quelques semaines plus tard Colette me quittait avec conviction: j'étais mauvais garçon, pas très comme il fallait. J'aurai dû, j'aurai pu. Dommage. Colette, si tu me lis (une chance sur un milliard et encore) sache que les couples dans les fêtes foraines de fin d'automne me rendent particulièrement nostalgiques. Avec la neige qui tombe, beaucoup d'ampoules et l'odeur de la barbe à papa, c'est parfait.
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