jeudi 18 juillet 2024

C'est l'été

 
Nous sommes en retrait lointains et présents
dans la transparence nubile qui révèle
l'oscillation de l'être impénétré

Ces vers d'un réputé poète portugais, par le seul fait que je ne peux en trouver ni intérêt ni sens, prouvent ma bêtise et mon ignorance (pléonasme?) Si vous, par don ou par effort, parveniez à dépasser votre impénétration oscillatoire, vous seriez gentil de m'en faire part.

Autrement, ça va, c'est l'été (la transparence nubile?) les oiseaux chantent, et ma vieille caisse a passé avec succès son contrôle technique. À la nuit tombée je regarde les avions qui clignotent dans le ciel, et je me demande si ces gens savent qu'ils sont des dieux.


William Brown

mardi 16 juillet 2024

Le bonheur... Terre promise, de Laurent Hasse




    Et un petit bout ici.

    Si l'on ne peut plus guère progresser aujourd'hui dans l'art de se détruire, il y a encore du chemin à faire dans l'art de se comprendre.
    (Nicolas Bouvier)

jeudi 11 juillet 2024

Supplément enfants (3)


                Le ciel à la fenêtre
        
        Il va pleuvoir
        il a plu
        grand soleil
        la nuit tombe

        le temps passe vite
        et tellement
        lorsqu'on vit
        lorsqu'on joue



* A propos de ces suppléments (détachables et détachés): bien sûr les enfants ne lisent pas ce blog, ils ont d'autres herbes à fouetter. Beaucoup regardent le monde aujourd'hui puis s'en éloignent comme d'un cadeau sans intérêt. D'où l'idée que la poésie pour enfants est le fruit d'une écriture hautement politique. Sous des allures simplistes elle prête à sourire (et ce sans intérêts!) mais elle sème aussi des graines, ouvre des chemins sensibles, bref, elle jardine.

jeudi 4 juillet 2024

Derrière la colle


Tout vertical cette fois-ci (tiens-toi droit, dit bonjour à la dame) et la drôlerie cache peut-être bien des choses... 


Mariano Peccinetti


René Apallec (Herbot)
Une chasse à l'enfant

lundi 1 juillet 2024

Le costume


     L'habit ne fait pas le moine, mais il fait parfois le héros:

Eron Morais de Melo
photo Yasuyoshi Chiba


    Et pas d'enfance sans costumes ni masques:

Alain Laboile

vendredi 21 juin 2024

En vrac (2) la mer


Sans raison apparente me sont revenus en mémoire les petits soldats de mon enfance, et en particulier ce lance-flammes allemand, uniformément vert, quasi invincible et dont le pouvoir défiait la poussière des meubles. Mais que de chemin parcouru depuis! D'errance. Que d'ignorances débattues au fil des méditations, des passages difficiles, des rencontres.

O mio babbino caro... La voix soprano de Lauretta s'envole sous les paupières baissées de Puccini. L'expérience du poisson d'eau douce l'amène lentement à la mer. Dont l'immensité avalera bientôt les dernières illusions.

*

J'aime le cinéma de Robert Guédiguian. Il se tient fièrement comme un dernier bastion, un repère dans le vent fou des ravages. «Il faut affirmer sans cesse que rien n'est fini, que tout commence*» Il n'y a plus de cinéma, dit-on, en parlant des réalisateurs. Il n'y aura donc bientôt plus de cette si nourrissante lumière dans le noir. Alors tant pis, nous la trouverons ailleurs!


Un petit aria pour Guédiguian et pour fêter la musique.


Mer d'Aral
mer d'alors

* Dans Et la fête continue

lundi 17 juin 2024

L'attente

 
Roger Dautais


Synonymes d'attendre: escompter, espérer, prévoir, souhaiter, tabler sur, languir, présager, se morfondre, redouter, voir venir...

jeudi 13 juin 2024

Une danse


Philippe Bercet


 Prendre la lourdeur du monde à contre-pied. Croire que l'Homme va s'affiner. 
 

mardi 11 juin 2024

Une confrontation

 
Ágnes Dénes
(champ de blé à Manhattan -1982)


* Une confrontation est le titre de l'œuvre.

vendredi 7 juin 2024

La dérive des incontinents


Dire: Macbeth est l'ambition, c'est ne dire rien. Macbeth, c'est la faim. Quelle faim? La faim du monstre toujours possible dans l'homme. Certaines âmes ont des dents. N'éveillez pas leur faim.
(Victor Hugo)

Première sorcière:
Pauvre Macbeth, finir dans une pièce de Shakespeare, tout de même, quelle misère...

Troisième sorcière:
Oui, parlons-en, pauvre Macbeth. Encore un qui se sera pris les pieds dans l'ego.

Deuxième sorcière:
Sa mère n'aura enfanté qu'un nombril muni d'une bonne paire de grelots. Et nous, nous sommes des garces!
(Elles rient. Le tonnerre gronde au loin sur la lande.)

Première sorcière:
Ce gars-là m'ennuie, retournons à nos affaires. Je connais un paysan mauvais qu'il faut changer en porc.

Troisième sorcière:
Celui qui loue la ferme d'Orwell? Allons-y.
(Elles sortent.)

Antonio Saura

* Incontinent: littéraire – qui manque de retenue, de modération.