mardi 18 novembre 2025

En vrac (22) gondoles, 雨水 et minis-terre


En tant que lecteur libre, j'aimerais pouvoir traverser le ciel sans danger, visiter des impasses que la superbe ignore, me la couler douce au soleil en lisant des types (et des typesses) qui ont vécu ce qu'ils écrivent ou qui font de l'humour une tasse de thé parfumée à la joie de lire.
Lorsque, par inadvertance, j'entre dans une librairie, je sens poindre le tournis, l'absolue indigestion face à tant de propositions, et c'est la migraine assurée (d'autant plus que le chauffage en rajoute avec sa volonté de plaire) et bientôt le sentiment d'étouffer sous cette coulée de livres qui sent son Pompéi. Que fais-ici? me dis-je. Et où donc est la bouée pour naufragés de l'océan Cellulose?
Le livre n'échappe pas à ce constat désolant qu'il y a trop de tout partout. Je ressors les mains vides, étourdi, et plus loin dans l'air humide et salutaire je me demande pourquoi (espèce d'idiot) je cherche moi-même à en rajouter. Mon grillon me suggère qu'il existe un autre monde de l'écriture, qui aurait partie liée avec la sobriété volontaire. Mais ce n'est qu'un grillon, et je ne suis qu'une marionnette, pas même en bois précieux.




Au lycée ce jour-là, le prof de math qui rendait nos copies posa la mienne devant moi, sans un mot, mais avec un sourire de compassion qui m'alla droit au cœur. Je découvris alors ma note, écrite en rouge en haut à gauche: zéro moins l'infini. Irrattrapable donc. Et moi, démasqué par une âme sensible, irrémédiablement classé du côté des rêveurs. La seule question dès lors à se poser: être ailleurs, est-ce que ça pouvait être un métier?

*

Autre question et non des moindres: avons-nous perdu l'esprit? Il semblerait que oui. Si vous le retrouvez, vous êtes prié de le rapporter au ministère de la poésie et du jardinage.

mercredi 12 novembre 2025

Les petites coïncidences




 "Au vrai nous ne voyageons vraiment qu'à l'intérieur de nous-mêmes. " Yves Leclair

samedi 8 novembre 2025

Solitudes

 
Mariano Peccinetti

Lynn Skordal

J'avoue me sentir parfois plus proche des bêtes que des hommes.

mercredi 5 novembre 2025

Traces

 
    Las de tous ceux qui viennent avec des mots, des mots 
    mais pas de langage, 
    je partis pour l'île recouverte de neige.
    L'indomptable n'a pas de mots.
    Ses pages blanches s'étalent dans tous les sens! 
    Je tombe sur les traces de pattes d'un cerf dans la neige. 
    Pas des mots, mais un langage.

    Tomas Tranströmer


L.D

dimanche 2 novembre 2025

En vrac (21) plumes, jeunes pousses et vieilles bretelles


Tenir, et l’ouverture et l’équilibre. Une belle épreuve dans la dureté, le bruit sans fin. Or, même au plus fort de la ville, telle une bête sauvage acclimatée au milieu urbain, la joie peut nous surprendre encore. Mais qui connaît le plaisir de se taire ? Qui, sous la transparence du ciel, verra l’échappatoire, l’éclat d’un moment de grâce ? Comme cette herbe de rivière qui fleurit, flottante entre deux rives bétonnées, peignée par le courant et où pêche, immobile et ailleurs, une aigrette blanche.

*

Venons-en à la réprobation. Je rêve que des gens inspirés inventent une nouvelle langue, très éloignée de l'anglais (langue de mondialisation) très éloignée de l'homme moderne et de sa quête effrénée de plaisir et de facilité, une langue qui ne pourrait servir ni à compter ni à convaincre, une langue inséparable de la nature et qu'on enseignerait sous les arbres, dans les dunes, sur la pente herbeuse des alpages... Une langue sans doute un peu chantante, évidemment commune à tous les hommes de bonne compréhension, et qui deviendrait rapidement incontournable. Rêver d'un tel langage, c'est rêver d'un autre monde, plus instinctif.
Ô, déception, lorsque l'on fait trois pas dehors...


Jean Degottex


Distraction VS culture. Un p'tit poème?

    Aux oiseaux noirs
    d’Alfred Hitchcok
    je préfère ceux
    de Georges Braque

*

Par ailleurs, ici nouvelle session de plantation d'arbres et végétaux divers. Entre autres un olivier dont je rêvais depuis longtemps. Cinquante centimètres: on ne plante pas forcément pour soi! 

mercredi 29 octobre 2025

Science-fiction

 
7h30, effets spéciaux

Une visiteuse (venue d'ici)


Pourquoi s'imaginer une vie extra-terrestre alors que nous avons tout ce qu'il faut autour de nous...?
Pour la petite histoire, cette mante religieuse avait un abdomen énorme, prête pour la confection de son nid de ponte (un travail inouï d'une bonne demi-heure.) Ici on la voit pattes jointes contre la vitre de la fenêtre, priant pour le salut de son âme – et pour la nôtre.

lundi 20 octobre 2025

Drôles de tapis




Jalal Sepehr (les deux)

    1 - Transport en commun 
    2 - Recueil de tapis (recherche éditeur courageux...)

jeudi 16 octobre 2025

Drôle de programme


        Parler bleu
        la langue bleue des arbres
        des fontaines

        danser à cloche-pied
        là où l’on vend des chaussures neuves
        à l’unité

        chaque jour sortir sa chaise
        entre les grains d’or du sable
        et les grains d’argent de la poussière
        s’exposer à l’érosion 



         (Quitter la route, recueil inédit)