Un pas de côté. Le premier, le plus héroïque. Ce jour-là, le ruban de la route a pris l’aspect d’un chemin. Puis le chemin s’est fait sentier. Toi que la modernité, tel un blessé profond, vient d’abandonner à une fin certaine, te voilà de retour dans tes rêves les plus anciens.
Tout occupé à briser des noix vertes le dos calé contre un arbre, tu vois se pointer un petit blondinet sorti de nulle part. Son écharpe bleue et ses bottes en caoutchouc te disent vaguement quelque chose. S'il te plait, dessine-moi un monde meilleur... Ok, là tu planes fort. Et sûr, tu voudrais bien lui faire plaisir au môme, seulement ton sac et ta boîte d'aquarelles sont restés dans le car. Or, soudain, dans un mouvement tu sens un truc plat et dur dans ta poche. Et c'est l'idée de génie, et tu te lèves d'un bond: le môme te regarde fracasser ton portable à coups de pierre. Voilà, dis-tu, le monde que tu veux est dans ce happening. Le p'tit gars, incrédule, d'un index péremptoire montre le ciel: tu comprends alors qu'il va te falloir grimper là-haut pour dégommer un satellite.
Je prendrais bien le train si les trains nous emmenaient ailleurs que dans les gares...
On roule au cul des animaux d’Afrique, au son resplendissant des tam-tam: on est con quand on a vingt ans, on est beau, on a des rêves hollywoodiens.
De la lumière au bout du couloir. Une grosse poussée et c'est l'éblouissement. Suivi d'une voix féminine : « C’est un garçon. » Pas le choix, donc.
Le programme: ils vont vider la mer pour en nettoyer le fond, ils vont mettre les pôles dans d’énormes congélateurs.
C’est l’histoire d’un homme dont le corps se détériore.
– Putain, t'as pas autre chose...?
... C'est l'histoire d'une révolte chez les œufs à la coque.