samedi 12 juillet 2025

Couvaison

 
        Qu'est-ce qu'i fait
        Qu'est-ce qu'il a 
        Pourquoi il écrit pas
        Complètement cloitré ce type là
        Complètement gaga
        Et puis sa bignole les gars
        Elle est drôlement blafarde les gars 
        Ça s'passera pas comme ça (bis)

Ben si, j'écris. Même que je réfléchis drôlement. Je rature, certes, je compose, je jette, je réécris, rerature, recompose, met ensemble, défait l'ensemble, cherche un ordre, un désordre, une idée de plan promotionnel (je blague) mais quelle est donc cette passion affleurante, cette colère inopinée, ce grand frisson de papier blanc qui rêve d'origami (direct à la poubelle japonaise) voilà, ah non, c'est pas ça, mais si, bref, oui, bon, ok, mais ça avance, je vous assure que ça avance. A son rythme. A ma main. A mon cœur. La bibliographie? Rien à battre.




Je vous laisse, j'ai la bétonnière qui tourne.

dimanche 6 juillet 2025

En vrac (17) neurones, plumes et feuilles


Silence dominical, neuf heure, premier café au jardin. Je ferme les yeux pour me concentrer sur le fond sonore: chant du loriot (on dirait que ce gai vaurien siffle une fille) bientôt rejoint par le morse des mésanges, puis le bruit de papier froissé de nos amis les rouge-queue. Une abeille fait le tour de ma tête, passe en stéréo de mon oreille gauche à mon oreille droite. Mais cette bande-son nature est bientôt perturbé par la montée d'un tracteur, suivi de peu par le démarrage de la tondeuse d'un voisin. Disons à cent-cinquante mètres. Ici, tout résonne, à cause du silence justement. Plus tard, ce sera le moteur d'un ULM (vous bricolez un 103 Peugeot avec une toile de tente Trigano et vous obtenez à peu près ça) haut dans le ciel et poussif comme une cigogne asthmatique. Je serai, moi, en train de moudre du café, la porte de la cuisine grande ouverte.

*

Roger Dautais


Je n'aurai jamais rien fait d'autre que sauver le monde en pensée. Et encore, jamais très loin de mon assiette.

*

Pour la minute intelligente, citons Gaston Bachelard:
"Il vient un temps où l'esprit aime mieux ce qui confirme son savoir que ce qui le contredit, alors l'instinct conservatif domine, la croissance spirituelle s'arrête."

On pourra prendre également une minute pour la botanique, avec Francis Hallé:
"L'arbre est un organisme tellement généreux qu'il offre son ombre à ceux qui viennent l'abattre."

jeudi 3 juillet 2025

Autoportraits (3)


Denis Roche

 
Duane Michals, autoportrait en diable


Nous poursuivons l'exploration de l'autoportrait en photographie avec Denis Roche et sa femme Françoise (qui ont inspiré un poème de Autre chose qui compte) et Duane Michals qui ne s'est jamais vraiment pris au sérieux.

dimanche 29 juin 2025

Les oiseaux (empathie)

 
Tim Lukeman


kerstin Sephan

Pauvre monde, se dit le monde. Et il soupire.

vendredi 20 juin 2025

En vrac (16) foutaises, balaise et tarte aux fraises


Qu'on n'aille pas s'imaginer que le trou du cul du monde dans lequel je vis est inaccessible à la culture. Ici aussi on goûte à la production artistique de notre temps; c'est simplement moins immédiat voilà tout. Alors, bon sang de bois, venez donc vivre à la campagne! Il y a des arbres à planter, des écosystèmes à protéger, des animaux à réhabiliter – tiens, à ce propos, merde à ces cons qui enfument les blaireautières pour zigouiller l'animal à la sortie, c'est tellement gentil les blaireaux, tellement utiles, certains vont jusqu'à ramper dans les terriers de renard pour en extraire les petits, sous prétexte que l'animal pullule – l'occasion de fêter leur bravoure devant une bonne tête de veau et une caisse de pinard. À ce pullulage des renards justement (ou cette pullulance comme on préfère) voici l'explication éco-systémique: plus on en tue et plus la race se sent en danger d'extinction, donc elle procrée en présumant des pertes, engendrant un déséquilibre dans les ressources alimentaires liées au territoire. Laissons donc la nature faire son job. Trop simple? Et oui, c'est souvent (trop) simple...

Aller, un bon gros "je t'aime" pour compenser tout ça.


Robert Motherwell

*

L'orage de grêle "effroyable et c'est bien fait pour nous" qui s'est abattu sur nos jardins et vergers début mai, a ravagé bon nombre d'arbres et anéanti presque toutes les promesses de fruits. Nous avons tout de même pu faire il y a quelques jours une tarte aux fraises. Dieu est grand, Sāhib, mais la tarte était petite.
À part ça, et malgré la chaleur qui s'installe j'ai rentré du bois.
– Qui ça?
– Du bois.
 
*

Beaucoup de sympathies pour Autre chose qui compte, le petit carré paru chez Donner à voir:
Jacques Morin et Claude Vercey, animateurs de la revue Décharge.
Christophe Jubien, pêcheur de poètes, qui m'a accueilli dans son émission.
Yves Artufel, depuis son nid d'aigle de poète-éditeur.
Valérie Canat de Chisy, poète, sur le site de Terre à ciel. 
Jean-Claude et Morgan sur leurs blogs respectifs (y'a du tam tam dans l'air)
des lecteurs(trices) qui m'ont fait passer un petit mot sympa.
À toutes et tous et de trop loin un TRÈS GRAND MERCI (de la taille du je t'aime)

lundi 16 juin 2025

Rebelle


Je rends grâce au poète en nous qu'une simple vague fascine,
à cette part résiduelle qui nous ressemble encore au bout de nos fatigues et des journées perdues,
à cette part que nous voudrions croire aussi irréductible qu'elle est rebelle aux injonctions des modes,
rétive aux rêves qu'on affrète pour nous perdre
et qui nous fait chercher des mots pour tenter dans la foule
d'aller réveiller en chacun le poète qui s'est tu.

Michel Baglin, L'alcool des vents


Claudine Doury

vendredi 13 juin 2025

Les Pensées


On ne peut pas toujours rester sérieux (Zavatta aurait dit "on ne peut pas toujours faire l'andouille...")
Certains se souviendront peut-être avoir lu ces pensées sur le blog entre 2015 et 2018. On peut aujourd'hui les lire ou les relire sur Caméléo (suivre le lien ci-dessous.)

 


J'imagine qu'on peut aussi les imprimer* pour les proposer à la lecture dans ses cabinets, ou les offrir au voisin qui tond sa pelouse deux fois par semaine et qui ne vote pas comme nous, bref qu'on peut, d'une manière ou d'une autre, les partager.
(* Pour les recevoir en pdf, me contacter.)

samedi 7 juin 2025

No trouble


Michel Vanden Eeckhoudt

 
Alain Laboile

* L'insouciance est sans doute l'état le plus heureux de l'existence...