Salon de thé, en terrasse, table ronde ourlée de cuivre et la rumeur de ces gens biens qui espèrent tous conquérir le monde. Juin soleil, dans le désert génial de ta mémoire, l'été me livre ta présence.
Héritier bienheureux de ta belle pauvreté, ôtant discrètement mes chaussures sous la table je touche ainsi à l'infinie douceur de l'air. Toi, comblée par l'éclat de ta serviette en papier, tu dis que le jaune est ta couleur préférée – elle disparaît dans ta poche.
Et tu m'envoies un baiser de la main, comme ça pour rien, par dessus nos tasses. Trois moments où l'on est vraiment seul dans la vie: devant la vitre du photomaton / le jour où on doit faire sa valise / quand sa mère meurt. Derrière toi, un ange lustre ses ailes.
Combien de temps avant que ton joli prénom ne devienne une place vide? Je tente de traduire en anglais mon sentiment: Simply ma mother in the summer light... La phrase approximative dérive dans le grand bleu du ciel.
Nous partageons le dernier macaron aux amandes.
Cy Twombly