Reposant sur le flanc les pattes encordées
la bête saigne encore
par ses yeux grands ouverts
de l'eau de source et des fougères
chaque hiver elle espère
le printemps chaque été
elle redoute l'hiver
Mais voilà que la mort nous fait signe de nous taire. Car
la bête a bougé, car la bête se délivre et d'un coup de reins
solide se redresse et fait front.
Demain c'était hier, on la verra partout, gracieuse dans un
sous-bois ou sautant d'un bond la route. Ici pourtant chez les
chasseurs on se rassure: la chambre froide est collective et de
marque allemande.
photo Eric Poitevin
Poème ayant déjà fait l'objet d'un billet il y a quelques années.
Billet sidérant, avec d'exquis mots glacés...
RépondreSupprimerJ'ai balayé les feuilles mortes / ceux qui passent / ne se rendent compte de rien. (Hosaï)
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