Les armoires à livres sont une idée généreuse, mais deviennent vite un débarras totalement dépourvu d'intérêt (culture, fais-moi peur.) Pourtant, l'exception confirmera la règle. Un jour, persuadé de relever le niveau du lieu j'y ai déposé Cap au nord, un chouette roman de Robert Piccamiglio (persuadé aussi que donner ce qu'on aime est un acte de bravoure.) Mais tandis qu'un autre jour, autre village, j'y trouvais Le reste aussi c'est minuit, monologue théâtral et poétique du même Piccamiglio, j'ai senti comme un sourire amusé dans mon dos.
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Le fleuve Guadalquivir
va parmi oranges et olives.
Les deux rivières de Grenade
descendent de la neige au blé [...]
Toute une communauté d'hommes et de femmes, des paysages vécus, des ciels impossibles à décrire dans ces quatre vers de Lorca. Le jour où la poésie ne sera plus écrite que par des IA, il n'y aura plus de mystère, et nous nous serons morts, mon frère.
(F. Garcia Lorca, Poèmes du Cante Jondo)
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Stefana Serafinescu
Est-ce qu'on écrit encore des lettres pour le plaisir d'écrire et celui d'en recevoir, ou est-ce que ça aussi c'est mort?
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Dernière venue dans les notes colonne de gauche: retour en Ariège.
Et puis ces mots
d'Yves Artufel qui me touchent physiquement: "
Couper du bois, casser du bois, scier du bois, fendre et refendre du bois, empiler le bois, rentrer le bois, ranger le bois, brûler le bois, ça fait des souvenirs bien alignés. C’est toujours un peu les mêmes quand même."
* Le reste aussi c'est minuit, 1984 Jacques Brémond