mercredi 26 février 2025

En vrac (11) la vie d'artiste et autres égarements


Le programme du jour: subjonctif et allègements grammaticaux. Où nous trouvons la subordonnée relative contenant une nuance d'intention: il en est peu qui puissent agir ainsi. Ouais, bon, mais lorsque je croise une belle aquarelle, le subjonctif vole en éclats (bon débarras.) Sûr, demain j'arrête l'étude de la syntaxe et je m'y mets. Ou après-demain peut-être. Dans une semaine mais pas plus tard. Du papier spécial. Des poils de marte. De l'eau très pure. Avec un verbe exprimant le doute: il est peu probable qu'il peigne aujourd'hui.


Jane Rosen (merci)

*

Marie-Antoinette s'est fait construire en fond de parc une jolie bergerie au toit de chaume. Lorsque se presse en elle un désir de douceur, elle vient y cajoler ses chères brebis qui portent toutes un nom charmant: Pâquerette, Nuage, Prunelle, Neige, Épinette... Les chemins de la ferme sont d'une telle propreté qu'on y crotte à peine ses escarpins. Dans les pâtures l'herbe est rase et tendre, et les arbres qui les bordent sont des modèles du genre. Plus près de nous la mare ressemble à une peinture de Nicolas Poussin; les canards ont tous un nom charmant... Rien, ici, ne pourrait nuire à l'harmonie du monde. Par contre à la maison, nos brebis à nous n'arrêtent pas d'attraper des tiques. C'est une galère, surtout qu'en cette saison leur toison est à leur épaisseur maximum. De plus, devant la bergerie c'est un vrai bourbier, il va vraiment falloir faire quelque chose. La vraie vie, quoi.

*

Et puis ces deux vers de Rainer Maria Rilke:
    Au lieu de s'évader
    Ce pays consent à lui-même.

?... ??... !... !!!

Ce serait tellement beau.

vendredi 21 février 2025

Sirocco


À l'aube sur les voitures
étrange voile de sable rouge
– mondialisation


J.M. Folon

vendredi 14 février 2025

Le dernier loup

 


Au dernier jour du dernier loup de la dernière meute dans la dernière forêt. On va enfin pouvoir manger de l'agneau tous les jours et s'acheter des pulls en plastique – parce que la laine, tout de même, ça gratte et c'est dégueulasse.

samedi 8 février 2025

En vrac (10) Provence, cascades et poésie

 
Je suis un pessimiste actif. (Jacques Simonomis)
Voilà qui est dit, passons à autre chose.

Tous les clans de la préhistoire étaient tendus vers l'apprivoisement du feu. Ce feu qu'ils ramassaient d'abord comme l'œuf d'une bête absente après l'orage. Un jour, alors qu'un groupe de barbus jouait à la pétanque avec des silex, l'étincelle jaillit à l'occasion d'un splendide carreau. C'était le début d'une longue série chez les tireurs: à force de pétanques, on en vint finalement à installer des centrales dans la vallée du Rhône. Jean Giono* avait bien pressenti la gravité des agissements de l'homo-sapiens: toute son œuvre vise à nous attacher au vivant, à faire de nous des pacifiques gardiens de la nature, abhorrant toutes plumes dehors le côté prédateur de la Genèse.


Lucien Jacques

(*) Nous étions réunis à table, devant un bon plat mijoté avec des olives. Nous accompagnions ce festin rustique d'un côte-du-Rhône bio baptisé la résistance, tandis que m'est venu l'envie de les évoquer, lui et son pote Lucien, dans une Provence devenue idyllique à force d'autoroutes et de quartiers tentaculaires.

*

En avant la musique. Dans le bloc-note du blog (prononcez ça dix fois très vite!) j'ai posté quelques mots du poète maçon Yves Bichet, une posture que j'ai moi-même bien connue. Et puis dans une boîte à livres de village, j'ai trouvé un bouquin très chouette: Le garçon incassable de Florence Seyvos – un jeune casse-cou du nom de Buster Keaton... Voilà pour la littérature.

*

En écrivant j'aperçois par la fenêtre trois ou quatre flocons perdus dans un ciel gris. Une misère. Pas de quoi faire un poème. Je me tourne alors vers le chat qui roupille du sommeil du juste. Un poème sur l'or du silence peut-être...
À propos de Lucien Jacques et pour mémoire, il est l'auteur du fameux poème Credo: Je crois en l'homme cette ordure /  je crois en l'homme ce fumier... Si comme moi vous n'avez pas la télé, m'est avis qu'il remplacerait aisément les J.T. en les résumant tous.
Chez nous on aime les baleines, les éléphants, les lions... et le troglodyte mignon (10 grammes!) Mais ça c'est une autre histoire.

mardi 4 février 2025

À nos amours

 
Julen Magre


Gregory Halpern


La règle:
1/ Choisir un thème (selon l'humeur du moment)
2/ Se limiter à deux images (pas facile, hyper frustrant)
3/ Une fois par mois (sauf crise de manque)

samedi 1 février 2025

Les couleurs de la vie


Steven Quinn


Jean-Claude Touzeil

Ivresse de retrouver sa couleur d'origine. Un bleu sans ethnie, sans frontière. (Michel Dunand)