Je vais bien, ou quelque chose comme ça. À dire vrai j’ai une doublure qui travaille à ma place, fait la queue dans les supermarchés, tombe en panne de voiture, tandis que moi j’arrive pour les couchers de soleil, les nuits d’amour et la senteur des roses.
À l’occasion d’une côte cassée, un toubib un peu idiot m’a fait passer un électro-cardiogramme. D’où ces trois vers, notés le soir même sur le papier millimétré :
Par minute soixante et une
pulsations sur le charleston
un cœur qui bat – grandiose
Je lis toujours beaucoup, ce qui laisse peu de temps pour écrire. Je pense à toi qui à présent tutoie le vent de la Camargue et son soleil de marbre blanc. Un jour sans doute irons-nous ensemble à cheval saluer salicornes et roseaux, l’aigrette et le petit pêcheur.
En attendant, le monde à portée de main, de regard, le monde approvisionné en chats, en fleurs en arbres en rouge-gorges, en cris d’école en clarinettes, en soleil sur les toits, le monde ralenti des piétons qui flânent, plumes délicieusement ouvertes au vent chaud des avenues, ce monde-là te salue bien.
À défaut d'être libre, il veut être tranquille, à tourner en carré, suivre les petites lignes qu'il a tracées par terre, ses repères, son territoire, qu'on l'oublie.
(Albanne Gellé - Je, cheval)
mercredi 5 janvier 2022
Les grandes orgues de Beaugency, en tenue de chantier. Effrayantes!